Journalistes et autosoin

Notre métier nous emmène à couvrir les problèmes de santé mentale des autres,  mais nous ne sommes pas nous-mêmes à l'abri. Le milieu du journalisme compte probablement plus que sa juste part de personnes qui connaîtront des problèmes psychologiques au cours de leur vie. Il n’y a qu’à regarder la teneur de notre travail pour s’en rendre compte.

Le journalisme de guerre, la couverture de procès scabreux, d’attentats terroristes ou encore de catastrophes naturelles font sans aucun doute partie des couvertures les plus stressantes que peut vivre un journaliste dans une carrière. Mais bien d’autres situations difficiles peuvent elles aussi causes des problèmes d’ordre psychologiques chez n’importe quel être humain, y compris chez les journalistes.

La détresse provoquée par la maladie mentale n’affecte pas seulement les personnes directement touchées par la maladie, mais aussi leurs parents et amis, et parfois même ceux qui tentent de raconter leur histoire. Ce n’est toutefois pas une excuse pour se tenir à distance. Comme l’écrivait Martin Bell, ancien correspondant de guerre pour la BBC, dans un autre contexte, «Le journalisme qui compatit est tout aussi important que le journalisme qui informe».

Mais comment préserver sa propre santé psychologique lorsque compassion et engagement sont en jeu? Les journalistes peuvent réussir à garder leur équilibre en se rappelant que le but du journalisme n’est pas toujours d’arriver le premier, qu’un bon reportage peut faire énormément de bien, et qu’il faut traiter avec respect toutes les personnes concernées, alors qu’on a parfois l’impression d’exploiter leurs problèmes. Ce n’est pas toujours facile, mais nous avons un travail à faire et on ne peut pas laisser tomber.

 

Replongeons dans le drame de l’autobus Greyhound, au Manitoba en 2008, lorsque Vincent Li a décapité Tim McLean. Les heures suivant l’agression étaient cahotiques et les journalistes, horrifiés, tentaient de recueillir la moindre information sur l’histoire, afin notamment d’authentifier l’identité de la victime. Les parents de Tim McLean étaient séparés, cela a été long avant de la retracer et de les informer du drame.

Karen Pauls de la CBC et Tim Walls partagent quelques conseils d’autosoin pour les journalistes.


L'AIDE EST À MAIN


Le Forum des journalistes canadiens sur la violence et le traumatisme est un organisme de bienfaisance voué au bien-être physique et émotionnel des journalistes. Nous offrons aux écoles de journalisme canadiennes des ateliers sur les risques du métier. Ces ateliers d'une journée visent à sensibiliser les étudiants aux divers risques physiques et émotionnels inhérents à l’exercice du journalisme au pays et à l’étranger.

Le Forum Freelance Fund offre des bourses aux pigistes des médias canadiens pour leur permettre de suivre une formation de sécurité en zone hostile comme le font les employés permanents.

Pour plus de détails sur les projets du Forum, pour plus de ressources sur les moyens de prendre soin de soi, ou pour faire un don déductible d’impôt, veuillez visiter notre site Internet : www.journalismforum.ca ou contactez-nous par courriel : info@journalismforum.ca